lundi 9 février 2009

Convivialité et sécurité font bon ménage dans les blocs opératoires

On peut lire sur le site internet du New England Journal of Medicine (NEJM) un article paru le 14 janvier 2009 consacré aux effets de l'utilisation d'une "checklist" de sécurité dans les blocs opératoires de 8 hôpitaux disséminés dans le monde. Il s'agit en fait d'une adaptation des recommandations de l'OMS sous la forme d'une liste de 19 questions dont l'utilisation systématique pendant un an a entraîné une baisse de 40% du taux de décès per et péri-opératoires et d'environ un tiers de celui des complications.
Les initiateurs de cette étude, membres de l'École de Santé Publique d'Harvard, indiquent qu'il est difficile d'établir une hiérarchie au sein des différents items de la liste qui, parmi des points techniques classiques, comportent des éléments aussi triviaux que la nécessité pour les membres de l'équipe de se présenter les uns aux autres et de préciser leurs rôles respectifs. Plusieurs études ont en effet montré que bon nombre d'incidents ou d'accidents opératoires provenaient de difficultés de communication entre les membres de l'équipe comme cela est bien connu dans un autre domaine assez comparable, l'aéronautique. Sur les 7688 patients inclus dans cette étude internationale, environ la moitié avaient été opérés avant que cette liste de questions préalables soit mise en place, l'autre moitié après. La comparaison entre ces deux groupes de patients montre que le taux de mortalité est passé de 1,5 à 0,8 % et le taux de complications de 11 à 7%. Les auteurs insistent à juste titre sur l'efficacité de la démarche et sur son faible coût de mise en oeuvre ce qui devrait faciliter sa large diffusion dans tous les blocs opératoires.

Publié sur le site http://www.nejm.org/, le 14 janvier 2009 : A Surgical Safety Checklist to Reduce Morbidity and Mortality in a Global Population. Alex B. Haynes et les membres du Safe Surgery Saves Lives Study Group

2 commentaires:

  1. Ce qui est intéressant c'est de voir comme il est facile d'améliorer les choses avec des mesures simples quand les résultats sont mauvais (il y a clairement deux groupes d'hopitaux dans l'étude) et comme c'est plus difficile quand au départ on est plutôt bon voir très bon.
    Il est probable que la checklist soit applicable en dehors du bloc pour la réalisation d'autres actes techniques impliquant plusieurs professionnels de santé.
    Quand on y pense, dans sa tête on fait une check list quand on va faire un geste, pose de VVC, myélo ou PBR. Je sais que personnellement je fais toujours pareil, les mêmes gestes, le même rituel, un peu obsessionnel, un peu magique, mais c'est mieux de le formaliser.

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  2. cette étude compare tout et n'importe quoi; les hopitaux sont totalement disparates et le mieux serait de faire disparaitre les mauvais ! Ce n'est pas une check list qui va revolutionner la chirurgie; on vient d'inventer l'eau chaude ...

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