dimanche 22 mars 2009

Certains patients américains porteurs de cancers ne peuvent accéder aux soins

Les difficultés financières actuelles conduisent des millions d'américains qu'ils soient assurés ou non à renoncer aux soins. Parmi eux, les patients traités pour cancer n'échappent pas à ces contraintes, une étude récemment publiée par une équipe du NCI estimant leur nombre à 2 millions sur 12 millions d'anciens patients vivants, soit environ 17%.
Sans surprise, ce sont les moins favorisés (noirs et hispaniques) qui renoncent à tout ou partie des soins bien que beaucoup d'entre eux soient titulaires d'une assurance santé. Les raisons de cette situation sont multiples : contrat d'assurance ne couvrant pas certains soins, reste à charge trop important, absence au travail réduisant le salaire, frais de déplacement, etc. Il peut même arriver, semble-t-il, que des patients refusent pour des raisons financières de recevoir un traitement pour une pathologie aussi hautement curable qu'une maladie d'Hodgkin ou un petit cancer du col utérin.
Le projet de réforme du système de santé américain engagé par Barack Obama ne lève pas toutes les inquiétudes dans la mesure où il s'adresse préférentiellement aux citoyens américains dépourvus de toute assurance santé. Le risque est que ceux qui en possède une mais insuffisante pour couvrir des soins complexes et onéreux ne puissent toujours pas y accéder s'ils ne bénéficient d'aucune aide.
Cette situation désolante est à comparer au système des affections de longue durée tel qu'il existe dans notre pays où tout patient présentant un cancer bénéficie d'une prise en charge financière complète pour l'ensemble des soins.

Cancer Survivors Say Costs Keep Them From Care. NCI Cancer Bulletin February 10, 2009, Volume 6 / Number 3.

vendredi 6 mars 2009

Les étudiants en médecine de Harvard mettent en cause l'indépendance de leurs enseignants

Les étudiants de Harvard ont d'ores et déjà obtenu que leurs professeurs ou conférenciers présentent directement en classe les liens éventuels qu'ils entretiennent avec l'industrie, ce qui a permis de révéler que l'un d'entre eux avait des liens avec 47 sociétés...!
Pour Marcia Angell, enseignante à Harvard et ancienne rédactrice en chef du prestigieux New England Journal of Medicine, il y a incompatibilité absolue entre les objectifs de l'industrie et ceux de la recherche universitaire; pour elle, les liens ne doivent pas seulement être rendus publics mais purement et simplement interdits. Elle ajoute que si Harvard ne peut pas y arriver, qui alors en sera capable ?
Si ce débat n'est pas nouveau, on ne peut cependant qu'être surpris du fait que des étudiants se saisissent de ce problème ce qui témoigne d'une maturité certaine ... ainsi d'ailleurs que d'un sens pratique aigu, aucun d'entre eux ne voulant voir dévalorisé un diplôme chèrement acquis, à tous les sens du mot !

dimanche 1 mars 2009

Incidence et mortalité par cancer aux USA : les derniers chiffres.

Le rapport 2005 sur l'incidence et la mortalité par cancer aux USA vient de paraître. Il est le fruit de la mise en commun des données du CDC (*) d'Atlanta et du NCI(**) de Bethesda. Les données sont publiées par cancer, par sexe, par origine raciale et/ou géographique, par état et pour 6 grandes agglomérations.
Globalement, les résultats pour les 3 cancers les plus fréquents (taux pour 100 000 habitants) sont les suivants:
Chez les hommes
  • Prostate : incidence 142,4, mortalité 25,4

  • Poumon : 84,6; 69,4

  • Colon-rectum : 58,2 ; 21,0

Chez les femmes

  • Sein : 117,7 ; 24,0

  • Poumon : 55,2 ; 40,6

  • Colon-rectum : 41,9 ; 14,6
Plusieurs grandes constatations peuvent être extraites de ces chiffres:
  • Les cancers du poumon sont au second rang en incidence et au premier en mortalité chez les femmes

  • Les femmes blanches ont le taux d'incidence de cancers le plus élevé, mais ce sont les femmes noires qui présentent le plus fort taux de mortalité.

  • Les hommes de race indienne américaine y compris d'Alaska ont la plus faible incidence de cancers, la mortalité la plus faible étant retrouvée chez les asiatiques et les habitants des îles du Pacifique.

  • Les hommes noirs présentent un taux d'incidence très élevé de cancers prostatiques (210/100 000 pour une moyenne à 142), les hommes d'origine asiatique ou insulaire pacifique présentant le plus faible avec 72/100 000.
(*) CDC : Center for Disease Control (National Program of Cancer Registries, NPCR)
(**) NCI : National Cancer Institute (Surveillance, Epidemiology, and End Results, SEER)