vendredi 3 juillet 2009

Réforme du système de santé US : les lobbies se déchaînent !

Les contours de la réforme du système de santé américain proposée par B. Obama sont en train de se préciser au fur et à mesure que les textes issus du Congrès sont connus et que les oppositions aux mesures qu'ils contiennent se font de plus en plus fontes et claires.
Même si tous les intervenants proclament que leur préoccupation majeure est la santé des américains, on est toutefois obligé de constater que les considérations financières y compris personnelles sont au coeur du débat : les citoyens redoutent de payer plus d'impôts, les médecins d'être moins bien rémunérés, les assureurs de voir leurs marges diminuer, les industriels du médicament de constater une fonte de leurs bénéfices, etc...sans oublier les médecins spécialistes qui craignent une baisse de leurs revenus pour financer l'augmentation des honoraires des généralistes, ces derniers ne souhaitant pas que leurs revenus dépendent massivement du système Medicare, etc.
Comme prévu, rien n'est donc facile pour tenter d'améliorer la piètre performance d'un système qui consomme bon an mal an le cinquième du PIB des USA soit environ 2500 milliards de dollars.
Au sein de ce concert de critiques, l'AMA (American Medical Association), se distingue par la virulence de son opposition au projet de réforme, fidèle dans le cas présent à ses habitudes conservatrices dont elle a souvent fait preuve par exemple en s'opposant à la création du Medicare il y a une trentaine d'années. Dans le cas présent, les médecins américains ne font pas preuve d'une grande solidarité y compris entre eux, l'opposition entre spécialistes et généralistes n'ayant jamais été aussi forte.
Globalement, les craintes exprimées par les offreurs de soins y compris hospitaliers reposent sur le fait que le remboursement par le Medicare est moins important que celui apporté par les assurances privées, de l'ordre de 20% en moyenne. Pour couronner le tout, les industriels du médicament sont également opposés à la réforme à l'argument central que l'interventionnisme étatique va limiter l'éventail des médicaments et dispositifs médicaux remboursés et par voie de conséquence, selon eux, diminuer la qualité de la prise en charge !
Ces oppositions multiples et souvent contradictoires vont se manifester de plus en plus bruyamment au fur et à mesure que l'échéance législative approche, a priori à la fin de l'été.

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