vendredi 26 septembre 2008

Incidence des troubles psychologiques sévères après traitement pour cancer.

Une étude américaine récente, présentée lors du dernier congrès de la société américaine de radiothérapie à Boston, permet de quantifier à long terme l'incidence des troubles psychologiques sévères survenant chez les patients traités pour cancer à l'âge adulte aux USA.
Les réponses obtenues par interview d'une cohorte de 4712 patients, traités pour cancer au moins 5 ans avant et représentatifs du nombre total de 6,42 millions de patients dans la même situation, ont été comparées à celles issues d'un groupe de 126 841 personnes n'ayant jamais présenté de cancer auparavant.
La fréquence de survenue de troubles psychologiques sévères est sensiblement plus élevée (5,6%) dans le groupe des anciens patients que dans l'autre groupe (3%). Parmi les facteurs susceptibles de favoriser la survenue de ces troubles, l'étude retrouve l'âge, les patients les plus jeunes, notamment en dessous de 45 ans, étant ceux qui présentent les taux de fréquence les plus élevés. Par contre, il n'a pas été trouvé de relation avec le nombre d'années écoulées depuis le diagnostic initial.
D'autres éléments augmentent le risque de troubles psychologiques sévères: l'existence de pathologie(s) associée(s), l'absence de conjoint(e) ou de compagnon (ne), un faible niveau d'études, une couverture assurantielle défectueuse, l'existence d'un tabagisme y compris sevré et enfin une autonomie altérée pour ce qui est des activités quotidiennes.
L'intérêt de cette étude est de donner une idée précise, certes dans la population nord-américaine, de la fréquence de survenue de ces troubles psychologiques et surtout de donner des éléments caractéristiques des groupes de patients les plus susceptibles de présenter des difficultés de ce type au cours des années suivant le traitement.
Ces données renforcent encore l'évidente nécessité d'un suivi pluridisciplinaire prolongé. Toutefois, le poids, aussi bien pour les anciens patients que pour les consultants, d'une démarche systématique est en mesure d'être allégé par la connaissance précise de la fréquence et des facteurs prédictifs du risque de survenue de tel ou tel effet secondaire indésirable et ainsi d'organiser le suivi en conséquence.

Psychological Distress in Long-term Survivors of Adult-onset Cancer: Results from a National Survey, K.E. Hoffman, E.P. McCarthy, A.K. Ng, Proceedings of the 50th annual meeting of ASTRO.

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