Habituellement, les médicaments antinéoplasiques ou anticancéreux majorent les effets de la radiothérapie, et inversement, ce qui est d'ailleurs à la base de leur association dans le traitement actuel de nombreux cancers. Dans le cas particulier, P.T. Finger du New York Eye Cancer Center a rapporté au congrès annuel de la société américaine de radiothérapie les résultats de l'utilisation du bevacizumab dans le traitement des effets secondaires oculaires indésirables de la radiothérapie locale.
Le bevacizumab ou Avastin™ est un anticorps monoclonal (*) doté de propriétés anti-angiogéniques (**), utilisé dans le traitement de nombreux cancers (poumon, colon, rein,...). Sa capacité à inhiber la prolifération vasculaire l'a fait utiliser dans des pathologies non tumorales mais caractérisées justement par une hypervascularisation comme certaines formes de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), pathologie conduisant fréquemment à la cécité. Les résultats positifs constatés ont d'ailleurs conduit le laboratoire Novartis à mettre au point une spécialité strictement ophtalmologique, le ranibizumab ou Lucentis ® .
Dans le cas particulier, l'étude a porté sur 31 patients traités antérieurement pour un mélanome malin de la choroïde par application locale d'une plaque oculaire porteuse d'un isotope radio-actif permettant une irradiation localisée de la lésion tumorale. Ces patients avaient présenté dans les suites du traitement des complications siégeant au niveau de la rétine et/ou de l'arrivée du nerf optique dans l'oeil. Dans tous les cas, les lésions observées s'accompagnaient d'une hypervascularisation et menaçaient à terme la vision.
L'injection dans le corps vitré de bevacizumab a permis une stabilisation des lésions dans environ 80% des cas, avec une amélioration franche de la vision dans à peu près un cas sur quatre.
Ces résultats constituent un fait nouveau important dans la mesure où jusqu'ici les complications de la radiothérapie concernant la rétine ou le nerf optique ne bénéficiaient d'aucun traitement réellement efficace, avec le risque d'une cécité définitive à terme.
Si les médicaments anti-angiogéniques comme le bevacizumab et ses cousins ont à l'évidence un avenir dans leur association avec la radiothérapie dans le traitement des cancers, on ne peut que se féliciter, qu'incidemment, les uns volent au secours des effets indésirables de l'autre.
(*) Anticorps monoclonal : anticorps, produit habituellement en laboratoire, synthétisé par une seule population homogène de plasmocytes (famille particulière de globules blancs), ne reconnaissant qu'un seul type d'antigène.
(**) Angiogénèse : processus conduisant à la naissance et à la croissance de nouveaux vaisseaux à partir de vaisseaux existants. Peut être physiologique, notamment lors du développement embryonnaire, ou pathologique comme lors du développement des cancers.
Anti-VEGF Bevacizumab (Avastin) for Radiation Retinopathy and Optic Neuropathy, P. T. Finger Proceedings of the 50th annual congress of the American Society of Therapeutic Radiology and Oncology (ASTRO).
(**) Angiogénèse : processus conduisant à la naissance et à la croissance de nouveaux vaisseaux à partir de vaisseaux existants. Peut être physiologique, notamment lors du développement embryonnaire, ou pathologique comme lors du développement des cancers.
Anti-VEGF Bevacizumab (Avastin) for Radiation Retinopathy and Optic Neuropathy, P. T. Finger Proceedings of the 50th annual congress of the American Society of Therapeutic Radiology and Oncology (ASTRO).
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