mercredi 17 septembre 2008

Suivi ou surveillance ?

L'immense majorité des patients traités pour un cancer se voit proposer des consultations périodiques que les patients considèrent d'ailleurs comme naturelles tant il est vrai qu'ils ne comprendraient pas de ne pas être revus régulièrement après leur traitement.
Cette démarche est dénommée indifféremment suivi ou surveillance, alors que ces deux mots n'ont pas la même signification y compris dans le cas particulier qui nous occupe.
La surveillance consiste à "veiller avec attention et autorité sur quelqu'un", manifestement dans l'espoir ou la crainte de la survenue d'un fait nouveau, le tout dans une atmosphère quelque peu contraignante. Or, en cancérologie, au-delà de la liberté complète dont dispose les patients d'accepter ou non d'être revus, les faits nouveaux sont rarement des bonnes nouvelles, traduisant habituellement l'apparition d'une récidive ou d'une métastase. Ainsi, parler de surveillance d'un patient traité réduit l'attention qu'on lui porte à l'observation quasi-exclusive de la maladie traitée et de son éventuelle évolution.
Tout différent est le suivi d'un patient traité; en effet, le suivi, adjectif devenu subrepticement substantif, consiste, dans l'acception adaptée au cas présent, à "accompagner d'une façon continue" le patient sans que l'attention soit plus particulièrement focalisée sur tel ou tel évènement potentiel. Il s'agit-là d'une démarche beaucoup plus globale, prenant en compte l'ensemble des aspects de la vie de celui qui est devenu un ancien malade et non plus un patient perpétuel. Certes le suivi prend en compte l'évolution éventuelle de la maladie traitée, mais aussi son impact psychologique, familial, social, professionnel, entre autres... en essayant chaque fois de prévenir les possibles effets délétères ou tout au moins d'en atténuer les conséquences.
Au total, les patients traités pour cancer doivent bénéficier d'un suivi et non pas d'une simple surveillance; les domaines abordés sont alors vastes et variés, nécessitant des capacités d'écoute, des curiosités utiles et des compétences variées, toutes choses plus faciles à rendre effectives à plusieurs tant il est vrai que la pluridisciplinarité, socle de la cancérologie, ne doit pas se limiter à la seule prise en charge initiale.

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