Il y a quelques jours, la presse américaine s'est fait l'écho d'une déclaration du CEO (*) d'Eli Lilly & Company annonçant qu'à partir de l'année prochaine, il allait publier sur internet l'ensemble des rémunérations que sa société verse aux médecins qui assurent des actions de promotion ou de conseil à son profit. Il a ajouté que cette publication comporterait "probablement" le nom des médecins concernés ou des éléments permettant de les identifier ainsi que les raisons de ces rémunérations. Dans la même veine, Merk & Company a fait part d'une intention similaire pour 2009.
Ces "initiatives" sont en partie le résultat d'une forte pression des membres du congrès américain qui ont découvert que d'éminents chercheurs avaient "oublié" de déclarer plusieurs millions de dollars provenant de l'industrie pharmaceutique, ce que les responsables des établissements hospitaliers ou les éditeurs de journaux scientifiques savent depuis longtemps sans pour autant avoir les moyens de le vérifier formellement. Une décision du congrès portant le nom de "Physician Payments Sunshine Act" devrait être prise l'année prochaine obligeant à la publication des rémunérations versés par les industriels. Il est d'ailleurs probable que la seule perspective d'une publication nominative de ces rémunérations dissuade bon nombre de médecins de les accepter.
Les gratifications versées par les industriels prennent deux formes essentielles, les honoraires versés pour des interventions en faveur de leurs produits souvent au décours d'activités dites conviviales et ceux découlant d'une activité de consultant lors de la mise au point d'un nouveau produit ou de la confection d'un essai clinique. Il est évident que ces sommes, parfois très élevées, sont susceptibles de biaiser l'interprétation des résultats des études ou d'influencer les habitudes de prescription.
Aux USA, seuls les états du Minnesota et du Vermont enregistrent systématiquement ces paiements. C'est ainsi que de 1997 à 2005, les industriels ont versé à 5500 médecins, infirmières ou autres soignants du Minnesota 57 millions de dollars auxquels il faut ajouter 40 millions de dollars pour les hôpitaux et les laboratoires de recherche. Dans le Vermont, le marketing industriel a conduit en un an au versement de 2,25 millions de dollars en honoraires, frais de déplacement et autres rémunérations. Environ 20% des médecins de cet état sont destinataires de ces gratifications.
Ces "initiatives" sont en partie le résultat d'une forte pression des membres du congrès américain qui ont découvert que d'éminents chercheurs avaient "oublié" de déclarer plusieurs millions de dollars provenant de l'industrie pharmaceutique, ce que les responsables des établissements hospitaliers ou les éditeurs de journaux scientifiques savent depuis longtemps sans pour autant avoir les moyens de le vérifier formellement. Une décision du congrès portant le nom de "Physician Payments Sunshine Act" devrait être prise l'année prochaine obligeant à la publication des rémunérations versés par les industriels. Il est d'ailleurs probable que la seule perspective d'une publication nominative de ces rémunérations dissuade bon nombre de médecins de les accepter.
Les gratifications versées par les industriels prennent deux formes essentielles, les honoraires versés pour des interventions en faveur de leurs produits souvent au décours d'activités dites conviviales et ceux découlant d'une activité de consultant lors de la mise au point d'un nouveau produit ou de la confection d'un essai clinique. Il est évident que ces sommes, parfois très élevées, sont susceptibles de biaiser l'interprétation des résultats des études ou d'influencer les habitudes de prescription.
Aux USA, seuls les états du Minnesota et du Vermont enregistrent systématiquement ces paiements. C'est ainsi que de 1997 à 2005, les industriels ont versé à 5500 médecins, infirmières ou autres soignants du Minnesota 57 millions de dollars auxquels il faut ajouter 40 millions de dollars pour les hôpitaux et les laboratoires de recherche. Dans le Vermont, le marketing industriel a conduit en un an au versement de 2,25 millions de dollars en honoraires, frais de déplacement et autres rémunérations. Environ 20% des médecins de cet état sont destinataires de ces gratifications.
En France, il n'est pas possible d'avoir accès à de tels chiffres dont il n'est pas certain que quiconque en ait une maîtrise consolidée réelle, malgré les dispositions maintenant anciennes qui ont confié à l'ordre des médecins le soin de veiller à la qualité éthique de la relation entre praticiens et industriels de la santé. L'absence de chiffres ne signifie pas l'absence de problème, bien au contraire, et il est hautement probable que tout le monde aurait à gagner à une meilleure lisibilité de ces relations complexes ne serait-ce que pour les faciliter tant il vrai que bon nombre d'avancées médicales et scientifiques sont nées et naîtront de la collaboration entre praticiens, chercheurs et industriels. Pour éviter que ces rapprochements bénéfiques soient entachés de suspicion, il paraît nécessaire de les débarrasser de toute ambiguïté pour respecter pleinement les engagements pris par les soignants vis à vis de leurs concitoyens.
(*) CEO : Chief Executive Officer
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